Les maladies et traitements.

Les arbres qui poussent dans une terre fertile et bien équilibrée sont évidemment moins sujets aux maladies. En traitement préventif, on peut utiliser du purin (ou de la tisane) d'ortie en pulvérisation sur le feuillage et en arrosage au pied de l'arbre, ainsi que le badigeon d'argile (argile, bouse de vache, prêle et petit lait) que l'on applique sur le tronc et les branches principales à l'automne).

 

Les parasites.

 

            En période de jeunesse, les pucerons et les chenilles sont les maux les plus courants.

 

Pour les pucerons: En cas de forte attaque, on peut utiliser du savon noir dilué en pulvérisation. Si l'invasion est relativement faible et que l'on note la présence de coccinelles, on n'interviendra pas et on observera l'évolution. Souvent, un équilibre s'installe (sur des variétés vigoureuses, cela se passe bien en général, les pucerons ne parviennent pas à déformer les jeunes pousses.)

 

Pour les chenilles et les hyponomeutes: si l'invasion est faible sur des jeunes arbres, les enlever à la main. Sinon, utiliser de la « bactospéine » (disponible en coopérative).

 

Remarque importante :

 

            Une des particularités des interventions en bio est que cela ne peut pas être sélectif, lorsqu'on traite les pucerons, on atteint aussi les coccinelles, du coup, il faut de mon point de vue reprendre conscience que de petites attaques ne sont pas graves et sont même nécessaires à la biodiversité. Je vous invite à avoir recours à un traitement uniquement en cas d'attaque excessive et, si possible, que de façon localisée, de manière à préserver les auxiliaires qui seront sûrement dans l'environnement proche.

 

Les maladies.

 

La cloque du pêcher: surtout les 1ères années, il peut être utile de faire 2 traitements à la bouillie bordelaise, l'un à l'automne à la chute des feuilles, l'autre en fin d'hiver au stade « boutons blancs », avant le départ de la végétation (éventuellement 2 à 10 jours d'intervalle). Dosage: 2,5 kg pour 100 l d'eau. Si malgré tout un peu de cloque apparaît, laissez faire, cela rentrera dans l'ordre en quelques semaines (les variétés que nous multiplions ont, pour la plupart, une bonne résistance à la cloque et ne nécessitent que le traitement de fin d'hiver). !! Ne jamais pulvériser de bouillie bordelaise sur le feuillage, elle est toxique pour le pêcher. Contre la cloque, vous pouvez aussi expérimenter les coquilles d’œufs crus suspendus dans les arbres, l'ail ou autres plantes au pied des arbres.

 

L'oïdium: le pêcher, l'abricotier et certains pommiers y sont sensibles. Utiliser du soufre en poudre (traitement curatif) ou encore de la décoction de prêle

 

Le monilia de l'abricotier: maladie la plus grave (rameaux se desséchant au printemps). Un 1er traitement au débourrement, dès que 20 % des boutons laissent apparaître le calice ( de couleur rouge vineux, stade C) avec de la bouillie bordelaise à % (1,5 kg/hl). Un 2nd traitement avec le même produit, lorsque les boutons rouges laissent voir le blanc des pétales (stade D et E). Enlever et brûler les branches atteintes et les fruits desséchés qui restent sur l'arbre en hiver.

 

Le chancre: traitement au cuivre (1,5 kg/hl) pendant la chute des feuilles et au mois de décembre. Pour l'abricotier, il est important d'effectuer des tailles en vert, cela lui évitera des mutilations dégénérant rapidement en chancre, et cela lui permettra de le laisser s'épanouir le plus librement possible. Il est très sensible et la plupart de ses maladies proviennent d'un sol ou d'un climat trop humide.

 

La biodynamie :

               La biodynamie utilise certaines préparation à base de plantes, bouse de vache et quartz qui permettent de renforcer le lieu agricole dont on a la charge, d'idée qu'il y a derrière serait qu'il est préférable de stimuler la bonne santé plutôt que de lutter contre les maladies. Le fait de lutter contre est quelque chose de fatiguant alors que d’œuvrer pour est plutôt stimulant.

               Lorsqu'on rencontre des paysans qui la pratique depuis longtemps, on est toujours surpris lorsqu'on les questionne sur comment est ce qu'ils font lorsqu'il y a tel ou tel problème, la plupart du temps, ils répondent qu'ils n'ont pas ce problème. Le lieu a trouvé son équilibre grâce à ces pratiques.

Lutter contre ou œuvrer pour :

On a souvent comme réflexe de vouloir traiter contre une maladie ou des insectes, il faut savoir que la maladie ne vient jamais par hasard dans la nature (le mal a dit....). Ces problèmes sont là pour nous signaler qu'il y a un déséquilibre sur lequel on peut poser une réflexion pour voir si on peut changer nos méthodes ou essayer de comprendre notre environnement différemment.

La lutte contre le problème engendre souvent de nouveaux problèmes, on peut alors essayer de travailler à 'oeuvrer pour', c'est à dire chercher à stimuler les forces de vie, stimuler la santé. Dans ce sens, le badigeon est un excellent outil

 

Le badigeon :

on va préparer une boue à appliquer sur le tronc et les branches des arbres avec ces ingrédients par ordre d'importance :

25 L d'argile (de votre terrain ou du coin à défaut, acheté)

12.5L de bouse de vache fraîche et bio

0.25L de petit lait (à demander à quelqu'un qui fait du fromage)

On peut éventuellement rajouter un peu de décoction de prêle, de tisane de consoude etc.

 

Cela va stimuler la régénération des tissus (plaies etc.) mais aussi stimuler la bonne santé et agir sur les chancres, gomoses etc.

On nettoie un peu les plaies avant puis on applique le badigeon à l'automne et on laisse tout cela agir pendant l'hiver. Cela va nourrir l'arbre, le tronc, et, avec la pluie, les gels et dégels, cette matière va tomber au sol et le nourrir.

On peut également bien sûr faire cela aussi pour les arbres sains de notre verger et/ou terrain.